Seul on peut beaucoup, à plusieurs on peut énormément
Une homme seul, comme l’est le manager en général, quand bien même il s’est entouré d’un comité de direction, d’une équipe, qu’il soit DG ou responsable financier, chef des ventes, team leader, peut il agréger toutes les informations possibles de son éco système, sait il imaginer toutes les solutions, sait il brainstormer lui avec lui, sait il faire son propre retour d’expérience ? Vous avez la réponse. Bien évidemment, non.
Et il sera d’autant isolé que les problèmes qu’il doit adresser sont et seront de plus en plus complexes, dans un monde digitalisé, multi générationnel, hyper concurrentiel, à faible croissance, dont l’agilité et l’innovation en sont les clés. Et le changement un moyen incontournable pour pérenniser son activité, son service et son entreprise.
Son enjeu est « d’apprendre à désapprendre », penser « « équipe » et « intelligence collective ». Faire que tous participent au projet. Dans une réelle ouverture et changement de posture de gouvernance et managériale pour mettre de l’intelligence collective dans tous les recoins de l’entreprise !
Beau projet utopique me disent certains ! Du réchauffé me disent d’autres. Alors, quoi faire ?
Derrière chaque objection, il est toujours intéressant de regarder quel bénéfice l’intéressé y trouve pour ne pas changer et pour faire toujours plus la même chose.
Je garde toujours en tête une grille de lecture très simple qui m’a suivi tout au long de mon parcours, depuis notamment ces vingt dernières années. Que dit elle ?
Si une personne ne fait pas ce qu’elle « devrait faire » ou « ce qu’on lui demande de faire », cela peut être pour 3 raisons :
- 1. Elle ne sait pas faire
- 2. Elle ne peut pas faire
- 3. Elle ne veut pas faire
Sur le point 1, elle ne sait pas faire.
Premier point qui peut aussi s’appliquer à soi même ou à la personne qui est en face de vous, on peut dire qu’il y a un besoin implicite d’être formé et de recevoir une boite à outils avec un accompagnement et un suivi pour qu’elle adapte les bons comportements, les bonnes attitudes, et se faire petit à petit confiance. A ce stade, c’est simple. Une approche mixant formation & coaching est fort intéressante dans ce cas.
Sur le point 2, elle ne peut pas. Pourquoi ?
- Lui manque t’il une ressource majeure qui justifie qu’elle ne puisse pas faire ? Par exemple, un financier qui ne disposerait pas d’un ordinateur pour compiler toutes ses données. On parle là de raisons exogènes. Cela peut être une vraie bonne raison.
- Ou ne peut elle pas « faire » parce que « elle pense qu’elle n’en est pas capable, elle pense qu’elle ne réussira pas, elle pense qu’elle va se ridiculiser, elle pense que cela est un gros risque, elle pense que cela ne se fait pas, elle pense que …etc ». Je m’arrête là. Des milliers de « pensées » peuvent l’empêcher de faire et justifier à ses yeux qu’elle ne PEUT pas faire ! On est là dans le domaine des raisons endogènes, dans ce qu’on appelle « des à priori, croyances limitantes » qui vont « bloquer radicalement » son évolution. Dans ce cas, un coaching est fortement recommandé (à condition d’en prendre conscience, soi même ou par chance une personne de notre entourage)
Sur le point 3, elle ne veut pas.
La aussi les causes peuvent être multiples. Liées au point 2, quelquefois. Et très souvent aussi à son égo, ce que j’appelle le « mauvais ego », celui du « paraître » et du « pouvoir sur », qui veut garder tout le contrôle et la puissance de son titre, de son rôle, de ses prérogatives, de son rayonnement, de sa posture, dans sa zone de confort.
Vous voyez, croire ou ne pas croire que l’intelligence collective est une réelle plus value pour l’entreprise de demain qui sera toujours présente et affrontera la globalisation, c’est de la décision souveraine du dirigeant et de ses managers qui seront à l’unisson de la culture et de sa vision. Avec ses forces et ses limites.
Prendre du recul sur son approche, grâce notamment à un espace qui offre cette distance avec soi et une prise de conscience, devient aujourd’hui un point de passage à recommander pour tout manager en lien avec la complexité des relations et des objectifs à atteindre.
Sans en faire un dogme et une approche absolue, l’intelligence collective (et non le vieux discours sur l’approche dévoyée de management participatif qui n’avait de participatif que le nom) en lien avec l’intelligence relationnelle et émotionnelle, sont constitutifs de la pérennité des entreprises de demain.
Seul on peut beaucoup, à plusieurs on peut énormément.
Alain MANOUKIAN
Dirigeant de Croissance & Coaching