Question saugrenue et décalée, vous me direz, surtout dans le référentiel de l’entreprise ? Mais justement, si nous la posions.
Si, en qualité de dirigeant et de manager, mon rôle était de grandir moi même et de faire grandir mes co-équipiers certes, mais surtout de créer les conditions pour que le plaisir devienne une « intention », pour que l’envie de co construire puisse se développer ? L’envie d’innover, de co créer, l’envie de réaliser, d’être ensemble, de partager, de progresser et d’apprendre de mes erreurs, l’envie d’élever mon niveau de conscience...
Si nous voulons générer de la motivation, apprenons à développer des espaces et des attitudes qui favoriseront l’émergence de cette « envie ». Ce qui maintient en vie engendre du plaisir et de la passion. Et qui dit passion, plaisir et bien être (qui est associé de fait) dit naturellement comme répercutions implication, engagement, autonomie, responsabilisation, quatre piliers de notre édifice personnel à construire.
Chez soi d’abord, partant du principe que je suis le seul créateur de mes propres repères, pour répondre à cette question, très concrète : « Qu’est ce que je veux vraiment ? » Dans les années 60, nous pouvions trouver la réponse dans des repères extérieurs tel que religieux, familiaux, politiques, de réussite professionnelle...
Aujourd’hui, ceux ci ont volé en éclats.
Comment faire alors pour trouver sa place ? Où plutôt, devons nous nous la créer, faute d’être sans cesse ballotés. C’est le plus grand défi personnel du monde actuel : identifier son « intention de vie » et se « créer son propre chemin ». Ce qui suppose d’abord se connaître et savoir ce que vous voulez vraiment.
Nous devons aller à la rencontre de notre singularité, l’accueillir et la faire notre
Ce qui me porte et me transporte, matérialisé par mon flux d’énergie, doit s’inverser pour passer du mode « extérieur intérieur » à une approche « intérieur vers extérieur ». Ce ne doit plus être le monde extérieur qui me pilote mais, pour avoir posé la chose et fait un travail sur moi et sur mon alignement intérieur, je sais qui je suis et ce que je veux. Ce qui me rend « libre »et « responsable » de piloter ma vie personnelle et professionnelle.
Se connaître favorise l’alignement entre ce que vous êtes et ce que vous faites, en conscience. Entreprendre une démarche (coaching notamment) qui vous permette d’apprécier cette différence est je pense le plus beau des cadeaux que vous puissiez vous faire. « Faites vous vraiment ce que vous êtes ? ». Vous pouvez agir pour tendre vers votre rêve.
En qualité de manager, vous pouvez favoriser favoriser l’émergence d’un renouveau
Être clair sur ce que vous voulez vraiment, sur le plan personnel et professionnel (tout est lié), comprendre vos besoins et vos valeurs (« vos deux jambes »), comprendre ce qui vous pousse à créer votre entreprise, à devenir manager, à le rester ou par exemple à vous installer comme indépendant, est vital. Comprendre jusqu’où votre ego vous manipule à votre insu pour vous mettre dans des situations qui ne sont pas ce que vous êtes, pour peu que vous ayez compris un peu qui vous êtes.
Afin d’être en conscience, maitre du temps et de votre vie, plutôt que de la subir. Et savoir ce qui vous fait plaisir. Avoir envie est l’essence de la vie. Se faire plaisir dans ce que j’entreprends doit être une « intention ».
Managers, votre investissement doit être et réflexif, tournée vers vous, et symétrique tourné vers vos co-équipiers pour les accompagner, grâce à votre changement d’attitudes et de comportement » à générer de la confiance, de la liberté, du bien être et du plaisir, tout en favorisant la croissance de votre unité (pour la majorité des managers et dirigeants que je côtoie qui ne « croient pas à cette approche », le coté coercitif l’emporte car pour eux, ils ont la certitude qu’« ouvrir » engendrera la chute de leur entreprise telle la boite de pandore)… Ce qui demande un réel travail sur soi et sur son ego, et du courage pour oser enclencher un changement de posture dans son approche managériale pour remettre l’envie et le plaisir au centre de l’espace de temps de celui qui nous en prend le plus : notre « travail » (pour ne plus le voir comme un « instrument de torture, étymologie du mot « travail » mais comme un espace de bien être et de plaisir).
Alain MANOUKIAN
Dirigeant de Croissance & Coaching