Il faudra s'habituer à ces années de crises successives, les considérer comme « normales » et les intégrer dans l'équation de l'entreprise, modèle qui se complexifie de par le nombre de paramètres à appréhender.

Le manager dirigeant, chef d'entreprise doit monter en valeurs, évoluer, se transformer pour être porteur et co-acteurs du changement salutaire de son entreprise et de sa pérennité.

Conduire les évolutions sur l'organisation, et avant tout sur les comportements, est à ce jour une absolue nécessité et un devoir pour le chef d'entreprise. Mais conduire son bateau dans la tempête exige un vrai savoir faire et d'aligner la tête, le cœur et le corps.

Je m'explique. Pour vivre, nos entreprises doivent impérativement créer de la valeur, c'est à dire dégager des résultats, chiffre d'affaires, marges, bénéfice, ebit..., dit autrement dégager une capacité d'autofinancement pour assurer, sans trop s'endetter, son besoin en fond de roulement et ses investissements de demain. Ça, c'est la tête !

Mais comment faire pour assurer le résultat ? Nous connaissons les ingrédients ! Pour booster le CA, on « stresse, pousse » sur les commerciaux et les ventes ! mais ce n'est pas suffisant. Pour « booster » la marge, on réduit le personnel en demandant plus de productivité ! mais ce n'est pas durable.

Au delà du cout horaire de production (par exemple dans l'industrie, Allemagne: 30 € / heure vs France : 34 € / heure) qui grève nos entreprises françaises, je citerai les éléments « endogènes », internes sur lesquels la direction peut et doit agir :

  • L'innovation (sur l'offre - décalée et « différentiante » - la logistique, la production, l'innovation managériale...)
  • L'ouverture du marché (national, international)
  • Une organisation flexible
  • Un « Management de Haute Qualité » (je lance le label « H.Q.M » !)

Si on y regarde bien, tous les leviers de la réussite évoqués ci dessus dépendent fortement de la qualité de management du dirigeant (et de son comité exécutif). Ce qui assurera les résultats, c'est sa vision du monde, la gouvernance, son style de management, ses valeurs, son organisation, son savoir faire, sa stratégie, son pilotage, son approche résultats et respect.

Dit encore autrement sa façon de communiquer, d'écouter, de décider, de s'entourer, de se tromper et de le dire, d'intervenir en réunion, de montrer aussi sa fragilité, sa vulnérabilité (là, je vais provoquer, choquer peut être ?). Sa faculté à créer l'espace de temps et de lieu pour favoriser l'échange et la prise de recul, la décision et le sens seront des éléments moteurs fondamentaux d'un succès durable.

Tout cela est dit, répété, connu. Mais difficile à mettre en œuvre. Pourquoi ?

Parce que le terreau initial est souvent absent. La graine est là, le soleil est là, agrémenté de pluie nourricière, l'exposition aussi. Mais l'élément de base qui est indispensable, c'est la terre. Sans cette terre adaptée, travaillée, aérée, nourrie, rien ne peut pousser. Et cette terre, ce terreau, c'est pour moi , la CONFIANCE. Et là, on touche au cœur. Comment créer la confiance ?

CONFIANCE en moi, certes, confiance en l'autre aussi, mais surtout CONFIANCE en NOUS, dans notre capacité à dire les choses, à échanger, à nous montrer dans notre fragilité et notre force, à nous découvrir vulnérable.CONFIANCE, mot qui peut sembler désuet, bisounours, d'un autre temps ou d'un temps pas encore né, utopiste, idéaliste, mais c'est LA clé.

Créer et faire vivre la CONFIANCE, c'est le rôle du manager. Il en a le pouvoir. Concrètement, c'est de son pouvoir de CO ÉCHANGER sincèrement et avec AUTHENTICITÉ avec son COMEX, son CODIR, son équipe sur ce qui va bien, sur ce qui va mal, sur ce qu'il faudrait faire. Le premier qui doit OSER exprimer sa vision, son ressenti, ses points forts, montrer aussi sa fragilité, celui qui va créer l'espace, qui va autoriser le vrai partage, sans jugement, juste dire les choses, c'est le dirigeant, le chef d'entreprise. Il doit montrer l'exemple. Être proche, dire ce qu'il pense, ce qu'il ressent, il doit autoriser, par son silence, par sa prise de recul, la CONFIANCE en l'autre, il doit autoriser le droit à l'erreur, aux idées décalées mais si souvent porteuses de renouveau, d'innovation. CONFIANCE pour que les équipiers, les collaborateurs, les salariés posent une PAROLE, qu'ils osent CONFRONTER leurs idées, s'impliquer, s'ENGAGER et se sentir CO Responsable.

LA CONFIANCE, comme fondation

Confiance comme droit à l'erreur.

Mais confiance ne veut pas dire laisser faire. Confiance ne veut pas dire ne pas définir des règles de cadrage et ne pas oser les appliquer. Chaque acteur de l'entreprise a des droits et des devoirs. Si il y a dérapage sciemment ou répétitif, il faut le dire, le notifier , recadrer, sanctionner. Ma conviction repose sur le fait que ce que nous demandons à nos entreprises, le changement pour exister encore demain, nous devons d'abord le demander à nos dirigeants et managers.

OSER LA CONFIANCE est un vrai chemin de développement personnel professionnel pour bon nombre de chef d'entreprises qui en parlent entre eux, dans les conférences, mais dans les faits ont PEUR de s'exposer et d'ÊTRE. Et là, c'est le corps. Trouver sa position de dirigeant, de manager responsable , de chef d'entreprises, c'est trouver son barycentre sur une figure géométrique à plusieurs cotés . C'est osciller entre un management très masculin et un management plus féminin. C'est mêler le yin et le yang. C'est viser le RÉSULTAT & le RESPECT, c'est rechercher le RÉSULTAT & la CONFIANCE.

C'est déployer :

  • Un management par les OBJECTIFS
  • Un management par les RÈGLES
  • Un management par la QUALITÉ

Mais aussi et surtout pour les années à venir :

  • Un management par les VALEURS (qui crée de la VALEUR)
  • Et un management par la VULNÉRABILITÉ

C'est se doter d'un style de management à pluri-entrées.

EXIT le manager RAMBO

Un vrai chemin d'évolution, de transformation pour chaque entrepreneur, manager, chef d'entreprise est souhaitable dans un alignement tête, cœur, corps, chemin où d'ailleurs les chefs d'entreprises hommes, dotés aussi de qualités dites féminines ' yin' et où les dirigeantes et managers femmes, ont une vraie place à prendre. Nous devons militer pour un profond changement de paradigme managérial. Nous en avons besoin.

Nous devons comprendre les bienfaits d'un management collaboratif qui ne peut devenir réalité que par le déploiement de l'intelligence collective, mêlant l'intelligence relationnelle et émotionnelle.

Transformons nos entreprises. Transformons notre façon d'ÊTRE. Ouvrons nous au management COLLABORATIF. Militons pour un management 2.0. Pour la pérennité de nos entreprises, de nos emplois et de notre mieux être dans la société que nous construirons ensemble, développons la confiance.


Alain MANOUKIAN
Dirigeant de Croissance & Coaching